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lundi 26 octobre 2015

2015_10_22 Grand Raid de la Réunion – J’ai survécu.

Bonjour à tous,

Une course mythique, un graal pour beaucoup d’ultratraileurs, ce fut mon objectif 2015.




Déjà La Réunion, on l’aime pour le climat, les réunionnais, l’ambiance, la nourriture, la faune et la flore et toutes les activités : randonnées bien-sûr, plongée sous-marine, canyoning, vtt, bateau/voile, … dans des paysages magnifiques : les cirques, le Piton des Neiges, le Piton de la Fournaise, les forêts de Tamarins, le trou de Fer, …

Je ne suis pas en Terre inconnu, de belles vacances en 2013 en famille dont une journée en solo à faire le tour des cirques en passant par la Piton des Neiges, un souvenir inoubliable qui m’a donné envie de faire la diagonale : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.1514091638805728.1073741827.100006147197650&type=1&l=626b1ea34f

Pour 2015, séjour en famille à l’ile Maurice et saut pour ma part à l’ile de la Réunion uniquement pour la course. Organisation minimaliste : une nuit d’hotel à St Pierre pour le départ et une nuit d’hôtel à St Denis pour le retour et toutes mes affaires dans les sacs de délestement.

Arrivée le mercredi vers 12h00 à l’Ile de la Réunion. Je sympathise dans l’avion avec un coureur de Rodrigue, Jenifer Smith. Super sympa, son séjour était organisé et une navette l’attendait à l’aéroport de St Denis pour St Pierre. J’en profite et propose de partager les frais ce qui m’évite de prendre 2 bus comme envisagé initialement. Il finira finalement 58ème au scratch !

Arrivée vers 13h30 à St Pierre, prise de la chambre d’hôtel et direction l’hôtel de ville pour la remise des dossards. Le soleil cogne fort. Un monde, une queue de près d’une heure sous le soleil, heureusement qu’il y a un vent frais pour rafraichir l’ambiance. Je croise Nathalie Mauclair, Iker Karrera, …


et un peloton d’alsaciens traileurs.


On est gaté avec un maillot manche courte, un débardeur et une casquette saharienne, le tout de chez Raidlight, un des sponsors de la course.
Il y a au final une puce sur le dossard, une puce que l’on accroche au sac à dos et un bracelet au poignet (type club all inclusive).
Une deuxième queue de près d’une heure également non obligatoire pour passer devant les stands des sponsors et récupérer gadgets et petits cadeaux. Je zappe.


Retour à Hotel, via la plage de St Pierre.


Le soir, un bon rougail saucisses + Dodo pour se mettre dans l’ambiance.

Le lendemain matin, visite chez mes anciens collègues Lafarge Bétons revendu à CRH et devenu Terralta. Merci encore à Bruno et Karine et tous leurs collègues pour leur accueil et les échanges sur le laboratoire, la spécificité des matériaux et du marché réunionnais et les besoins du grand chantier NRL : Nouvelle Route du Littorale.

Petite sieste de 15h00 à 17h00 à l’hôtel, au bord de la piscine. Des traileurs sont présents, reconnaissables à des petits détails jusqu’à ceux qui sont déjà quasiment en tenue.
Je sympathise avec Gilles Arnal, que j’avais déjà croisé sur des trails en Rhône Alpes cette année : GR73 / UT Beaufortain et surement d’autres. Je le retrouverai plusieurs fois sur le parcours.
Vers 18h00, dîner réunionnais : Carry poisson (et oui, toujours local).

19h00 – je me mets en tenue, on finalise les 3 sacs de délestement dans lesquels rentrent toutes mes affaires : Cilaos, Maido et La Redoute.

Vers 20h00, petite marche d’approche jusqu’au lieu de départ – Ravine Blanche au début de St Pierre. Il y a déjà foule, pas facile de s’y retrouver et de trouver la zone coureurs. Il faut présenter l’ensemble du matériel obligatoire pour rentrer dans la zone. On dépose chaque sac de délestement dans son camion puis passage au contrôle complet du matos avant de pouvoir rentrer dans la zone d’attente.



Gros sitting d’attente avec musique et animation jusqu’à 21h environ.

Vers 21h00, tout le monde se lève et commence à s’entasser contre les barrières. Une petite pluie vient rafraichir l’ambiance sans pour autant entamer le moral des coureurs.

La musique bas son plein, les officiels viennent défiler au micro pour remercier et encourager les coureurs. Les élites sont positionnés devant. Les barrières sont retirées et tout la masse avance et courre jusqu’à la ligne de départ, 500m plus loin sur le boulevard. Il reste une quinzaine de minutes.
La pression monte et compte à rebours commence.

5, 4, 3, 2, 1 …. C’est parti

Le parcours commence par 4 km de bord de mer avec une foule continue de part et d’autres de la route, des encouragements, des groupes de musiques tout le long, un feu d’artifice tiré d’un bateau militaire, … c’est une grande fête.

A Terre Sainte, le parcours monte dans la ville puis dans les champs de cannes à sucre avec toujours du monde tout le long du parcours.

1er point d’eau, 7 km, alt 156m
Pas d’arrêt pour moi. RAS. Il y a beaucoup de coureurs, il faut rester calme, garder son petit rythme et faire le vide. Il fait encore très chaud à 23h.
On alterne champs de cannes et route pendant quelques km puis des passages dans des zones d’arbustes (tamarins ?) plus ou moins raides. On a même eu droit à un bouchon d’une dizaine de minutes avant le ravito, du fait d’une descente très raide pour passer la ravine des cafres.

Domaine de Vidot – Monts Vert les Hauts, 14,6 km, alt 660m, 1h42, 642ème
La montée continue, pas si régulière que çà, on alterne bord de champ, forets d’arbustes et pistes 4x4 jusqu’à Notre Dame de la Paix. Je garde mon petit rythme, je reprends doucement des places RAS.

 Notre Dame de la Paix, 24 km, alt 1565m, 3h55, 533ème
Après 4h de course quasi de montée, le rythme est bon pour un début d’ultra 400m/h à 6km/h. Je suis dans mes temps.
On continue par 10 km de pâturage toujours en montée jusqu’à croiser la route du volcan. Chemin forestier jusqu’à l’aire de pique-nique de Piton Sec. Je continue toujours doucement et reprend des places RAS.
Petite douleur qui monté à l’aine droite. Je la connais, elle vient lors des sorties longues de nuit avec des appuis glissants et moins sûrs (j’ai eu le cas plusieurs fois à la Saintélyon). Je ne m’inquiète pas mais me surveille, c’est gérable et cela peut disparaître comme c’est venu.

Piton sec, 34 km, alt 1850m, 5h46, 461ème
Je ne m’attarde pas et attaque de suite la dernière montée au Piton Textor, la fin de la première grande montée. Sentier puis route pour finir. Douleur à l’aine toujours présente.



Piton Textor, 40 km, alt 2165m, 6h47, 422ème
1h pour faire ces 6 km de montée, quelques places de prises mais l’arrivée est un peu tristounet. Rien à voir, temps humide, une route bétonnée, …. Mais le plus jolie est à venir, donc on ne traine pas.
Descente en suivant le GR R2 par la plaine des cafres, avec le levée de soleil en arrière-plan. Des pâturages entourés de barbelés laissant juste passer un sentier qui sillonne entre les terrains. Suite légère glissage, j’ai pu tester les barbelés, ça piquôte.
On rejoints une route bétonnée que l’on suit quelques km (un peu longuet), on vient couper la RN3 et continuer sur la route tout droit jusqu’au Ravito de Mare à Boue. Douleur à l’aine toujours présente et qui se mélange à la fatigue et ce long passage sur route.

Mare à Boue, 50 km, alt 1594m, 8h12, 411ème
Un ravito qui tombe à pic. Il est 6h du mat, un bon rougail saucisse après cette nuit est plus que bienvenu. Je savoure avant de repartir pour la longue montée à Kerveguen.
Mon esprit se focalise sur Cilaos qui se situe à la fin de la descente de Kerveguen, première grande base de vie. J’avais espéré y être entre 9h  et 11h du mat. Je suis toujours dans les temps. Donc tout est au vert.
Je repars doucement. On attaque par une montée douce qui s’intensifie pour devenir aérienne avec le passage du Coteau Maigre (2017m), une arrête aérienne, avec 6 échelles métalliques qui permettent de passer les zones les plus raides. Superbe.



Redescente sur la forêt Duvernay, le soleil monte. Le passage Kerveguen (2206m) est visible de loin mais que ce fut long de l’atteindre.

Suit une descente hyper technique de près de D-900m (je connaissais celle de la Caverne du Four vers Cilaos qui est déjà costaud), celle-ci l’est encore plus, aérienne, des marches, racines, câbles de sécurité par endroit. Elle était annoncée périlleuse sur le road book !
Je suis un peu fébrile dans ces passages raides et je me faits doubler par un paquet de coureurs étonnamment à l’aise dans ces passages, des locaux mais pas que !! Je ne suis peut-être pas à ma place.

Mare à Joseph, 62 km, alt 1387m, 11h30, 455ème
J’ai perdu une 40aine de place. Cette descente a été terrible, moralement et physiquement. Je reste sur ma cible Cilaos qui est toute proche. L’arrivée sur Cilaos, on retrouve plein de gens tout au long du chemin, des encouragements qui font chaud au cœur, …

Cilaos, 66 km, alt 1210m, 12h13, 452ème
J’arrive vers 10h15 du mat, dans mes temps. Je récupère mon sac de délestement. Je prends une douche, me change complètement, refait le plein de gel, barres et poudre. Par contre, je pensais que cela allait me réveiller, mais je sors des vestiaires en ayant envie de dormir. Pas bon signe. Je rends mon sac et me dirige vers l’aire de repas. Pas trop top, quelques coquillettes avec une sauce tomate fade et un mini yop ! Je branche ma montre à la batterie portable et je mets le tout dans le sac.

Il commence vraiment à faire chaud.

Je connais la suite, l’ayant déjà faite il y a  2 ans. Le départ de Cilaos est en faux plat descendant jusqu’à la cascade ou je peux courir entre 2 lacets. Par contre, dès le début de la montée vers le Taïbit, j’étais vidé et bien senti que cela allait être compliqué. Donc, petit rythme, bien respirer, boire, s’alimenter et avancer … La vraie montée vers le Taibit commence après l’intersection avec la route venant de Cilaos ou se trouve un petit ravito.

 Pied du Taïbit, 72 km, alt 1260m, 14h44, 475ème
J’ai mis près de 2h30 incluant la pose à Cilaos + faire ces 6km.
Fusillé sachant que je pars pour 800 de D+ afin de franchir le Taïbit pour rejoindre le cirque de Mafate et redescendre sur Marla, 400m plus bas. Ma nouvelle cible.
Je prends mon mal en patience et petit à petit, je gravis … ce fut long mais j’arrive finalement au col (2080m) après une gestion de tortue. La descente vers Marla fut gérée.


Je m’arrête dans une épicerie avant le ravito pour m’acheter 2 canettes bien fraiches d’Ice Tea (un peu marre du coca tiède).

Marla, 78 km, alt 1580m, 17h16, 525ème
Je décide de dormir 30 minutes, des tentes sont destinées à cela avec des couvertures à disposition, trop top.

Petit dodo réparateur. La douleur à l’aine a disparu.

Après Marla, le chemin continue à descendre jusqu’à la rivière des galets (1520m) puis remonte dans un premier temps vers la plaine des Tamarins (1770m) puis le col des Bœufs (1950m). Je retrouve un second souffle, le sommeil a été réparateur, de la pêche en montée, trop content et s’est reparti !
Après le col, on bascule du coté de Salazie en suivant un sentier 4x4 pendant quelques km jusqu’au ravito de la Plaine des Merles (sans pointage). Je ne traine pas au ravito surtout qu’on m’annonce un passage assez roulant. La deuxième nuit commence déjà à arriver. Enfin un sentier roulant, il permet de rejoindre le cirque de Mafate sans passer le moindre col. Après 2,2km, on rejoint le début du sentier scout.

Sentier Scout, 88 km, alt 1640m, 20h11, 520ème
Ce passage a été plutôt bien géré, je n’ai pas perdu de place depuis Marla malgré ma petite sieste de 30 min.

Le sentier scout commence par des passages en balcon.




Un passage sur une arrête puis une longue descente technique. Il est temps de ressortir la frontale.
Au pied de l’arrête, je croise Gilles Arnal, rencontré à l’Hotel sur St Pierre, on continue un petit bout ensemble mais dans la descente, il file et je reste sur la défensive. La descente de nuit est compliquée (D-740m) jusqu’à « La Plaque ». Je retrouve Gilles à la fin de la descente, qui était devenue plus roulante et qui m’est plus favorable.

On avance ensemble jusqu’à Ilet à Bourse. Gilles est également très fatigué.

Ilet à Bourse, 95 km, alt 890m, 22h05, 505ème
C’est un petit ravito. Le prochain n’étant qu’à 3,4km, je ne traine pas. L’idée est de s’y arrêter.

Grand Place les bas, 98 km, alt 560m, 22h58, 487ème
En ne trainant pas dans les ravito, je regagne des places tout doucement. Néanmoins, je suis bien crevé. Je décide de me reposer sachant qu’un gros morceau arrive et une nuit à faire. Sieste de 45 min mais dans des conditions moyennes, les tentes sont blindées. On me trouve une place à l’extérieur sous un big-bag (vide). Pas terrible et j’ai un peu froid. Le réveil dur et pas forcément super bien reposé.

Je retourne au ravito pour prendre un café bien chaud avant de repartir et je vois Gilles qui dort sur un banc … pas top non plus.


La suite est costaud avec D+320m puis D-500m et D+740m avant le prochain ravito.
La descente sur rivière des galets et la roche ancrée a été terrible puis la montée interminable jusqu’à arriver à Roche Plate qui se trouvait tout au fond de la vallée. On voyait déjà les files de frontales qui montaient le Maido tout là-haut !! Magnifique et inquiétant.

Roche Plate, 106 km, alt 1110m, 27h55, 591ème
Si je compte une bonne heure de pose à Grand Place, j’ai tout de même mis presque 4h pour faire ce bout et perdu 100 places. Je n’étais pas bien du tout. Sachant que le Maïdo suivait, décision de refaire une pause si les conditions sont meilleures, ce qui a été le cas. Les bénévoles sont super, aux petits oignons, ils font tout pour t’aider, te trouver des places, dans mon cas, un grand sac en toile de jute pour protéger du sol et la couverture de survie pour couverture. Je pars pour 1h30 de sommeil ce qui me permettra de plus de faire le lever de soleil en haut du Maïdo. J’ai bien dormi, à l’écart de l’effervescence du ravito.

Je repars vers 4h du matin pour la Brèche qui annonce la montée au Maïdo, le tout faisant 989m de D+ sur 6 km.

La montée se fait à un petit rythme, j’ai moins retrouvé la pêche qu’après le premier sommeil mais cela va mieux. Je croise Gilles dans la montée … on repart ensemble. On entendait les bravos des personnes attendant en haut depuis le bas, c’était impressionnant.





L’arrivée au Maïdo une délivrance par la foule présente et les encouragements sur les derniers mètres. On se dit que là, sorti de Mafate, plus rien ne peut se passer mais il reste quand même 50km.
On part sur la gauche, sentier des ramparts pour retrouver 2km plus loin la deuxième base de vie avec le sac de délestement.




Maïdo – Tête dure, 112 km, alt 2030m, 32h43, 717ème
Ma sieste à Roche Plate m’a fait reculer dans le classement, et la montée du Maïdo ne m’a pas permis de reprendre beaucoup de places. Mais rien n’est encore fait.
Je refaits le plein de gel mais ne me change pas, j’avais même prévu une paire de chaussure de change au cas où mais elles resteront dans le sac. Je mets de la crème solaire, la journée s’annonce chaude et l’on va redescendre au niveau de la mer.

Je retrouve Gilles et l’on repart ensemble. La route suit le sentier des remparts même si la tendance est à la descente, le chemin est vallonné avec des petites bosses qui se succèdent, pas hautes mais cassantes. On court entre deux bossent.



On rejoint un sentier 4x4 qui est très long avec une flore qui change avec l’altitude. Gilles a du mal, douleur à un genou en descente, préfère marcher. Je continue seul. J’arrive à courir jusqu’à Sans-souci et reprends pas mal de coureur. Content de ce passage qui faisait tout de même D-1700m sur 14km.

Sans-Souci, 126 km, alt 350m, 35h33, 672ème
Des bonnes crêpes salées au ravito, j’en profite … une zone repas coureur est proposée mais je n’y vais pas et repars direct.

On continue la descente jusqu’à la rivière des Galets pour la traversée en sautant de rochers à rochers pour remonter sur l’autre côté de la rivière, un D+640m.


Ce fut long, pas très sympa, dans des villages avec des zones par endroit limite dépotoir puis pour finir à travers des champs de cannes à sucre et arriver à un pointage au bout d’un champ sans rien à voir de particulier, du D+ papier. Suit une descente jusqu’au chemin Ratineau.

Chemin Ratineau, 136km, alt 430m, 37h59, 602ème
J’ai gagné 70 places sur cette partie, surtout par une pause rapide à Sans-souci et une bonne gestion de cette montée et de la descente qui a suivi.

On repart pour traverser ou aller au fond de quelques ravines avant de pouvoir plonger sur La Possession. Incontournable pour avancer à la Réunion. Les passages des ravines, montées comme descentes sont techniques pour finir sur une longue descente vers la Possession.

La Possession, 144 km, alt 15m, 39h52, 592ème
Je n’ai pas perdu de place mais j’ai été rattrapé par mal de réunionnais qui étaient comme des poissons dans l’eau dans ces passages spécifiques et techniques. Je suis bien dans la course mais j’appréhende le chemin des anglais dont tout le monde parle.


On reprend le chemin le long de la route du littorale pour arriver au début du chemin des anglais.


Pavé de gros roches mais pas si régulier que cela voire complètement déstructuré dans certaines zones et 2 ravines à passer. J’ai géré au mieux ce passage mais la fatigue commence à revenir et la journée. Je vais mettre 2h à faire ces 7 km et 377 de D+ pour arriver à la Grande Chaloupe.

Grande Chaloupe, 151km, alt 10m, 41h53, 565ème
J’ai repris des places mais je pense à nouveau par des arrêts très courts au ravito ou est-ce dû à des abandons, pas souvenir d’avoir doublé 30 personnes … surtout que je me suis fait doubler également. Je commence également à me faire doubler par les premiers du Trail des Bourbons. Toujours sympa de les voir.

Reste la dernière difficulté (D+830m en tout), le Colorado (ou l’Eldorado ?). Il est 16h00, je ne voulais pas allumer la frontale une 3ème fois, cela va être compliqué d’y arriver surtout que la météo se gâte.
Je ne traine pas mais le chemin commence par un pavage anglais des plus boring. Heureusement qu’ils l’ont pas fini.
Je m’accroche, c’est la dernière, fait le vide et mets un pied devant l’autre ….je progresse, mètre par mètre ….
Un pointage à la maison forestière St Bernard après 662m de D+. On redescend dans le village pour aller chercher le début du sentier du Colorado avec son sable rouge typique. Mais il commence à pleuvoir et le sable argileux devient de la boue glissante, faut se dépêcher avant que cela devienne une vraie patinoire (je rappelle que l’on n’a pas de bâtons). Il peut de plus en plus fort et la nuit arrive à grands pas. Enfin l’Eldorado, … le Colorado.

Colorado, 160km, alt 683m, 44h30, 587ème
J’ai perdu quelques places mais ce n’est plus le sujet. Reste à gérer la dernière descente, la pluie devient diluvienne et j’appréhende. On remet les frontale ainsi que le maillot officiel de la course, obligatoire sur le dernier tronçon jusqu’à l’arrivée.
Descente technique et périlleuse et en plus dans la boue, Holiday on Ice par endroit, on s’accroche d’arbre en arbre dans la première partie en forêt, beaucoup de chutes autour de moi sans gravité heureusement.

La vidéo de zinzin reporter permet de revivre in vivo les conditions, les paysages .... et on finit quasiment en même. Ici l'extrait de la descente du Colorado boueuse à souhait.


Ensuite la descente est un sentier semi aménagé où l’on met souvent les mains pour descendre des gros rochers devenu glissant par la pluie et la boue apportée par les chaussures des traileurs. Ma frontale est en mode réserve, mes lunettes sont couvertes de gouttes d’eau et de buée, la nui, j’y vois pas grand-chose. Pénible et interminable. Quand enfin on voir St Denis, on entend l’animateur sur le stade qui félicite les coureurs, je retrouve un fond d’énergie pour m’accrocher.
La fin du sentier devient plus classique en lacets, l’arrivée est proche. On rejoint la route et reste moins d’1km pour rejoindre le stade. Il pleut encore un peu mais la foule est présente, des encouragements tout au long des derniers mètres et la délivrance ….

La Redoute, 164km, alt 53m, 46h05, 580ème
L’arrivée est un peu tristouille. Bravo, on récupère sa médaille, son tee-shirt j’ai survécu et …. Pas de petit ravito … un peu paumé au milieu du stade. J’ai trouvé cela bizarre.

Les sacs de délestement sont à récupérer à l’extérieur du stade (il manquait celui de Maïdo, le camion venait d’arriver et était en cours de tri). Je vais me doucher … à l’eau froide mais cela passe puis manger un bout sur un stand sur le stade (les repas coureurs sont tout à l’autre bout à l’ext du stade …pas le courage, une seule envie dormir). Je retourne récupérer mon dernier sac et direction l’hôtel pour une bonne et grosse nuit.



Voilà finisher d’un truc de fous ……..

Content de ma gestion, les petits aléas, bobos, coups de moins, sont normaux compte tenu de mon niveau d’entrainement pour ce type de course. Mais je sais de mieux en mieux les gérer pour minimiser leurs effets. Maintenant repos, repos et repos avant de revenir à des distances plus maitrisées … une sorte de zone de confort ? à suivre.



La vidéo complète de zinzin reporter (78min).


jeudi 1 janvier 2015

Bilan 2014 et Objectifs 2015

La fin de l'année est l'occasion de faire un point sur l'année qui vient de s'écouler (toujours très (trop) vite) et de se projeter toujours avec beaucoup d'ambitions sur l'année qui vient.

Bilan 2014 :

En 2014, j’ai fait 23 courses officielles :
  • 12/01 - Hivernale des Coursières – 31 km – D+1000m
  • 26/01 – Foulée des Monts d’Or – 25km – D+600m
  • 09/02 – Trail Givré – 23km – D+300m
  • 02/03 – Semi-Marathon de Paris – 21,1 km
  • 09/03 – Trail Cabornis – 41 km – D+1850m
  • 16/03 – Trail de Foyesses – 21 km – D+600m
  • 13/04 – Beaujolais Village Trail – 64 km – D+3200m
  • 24/05 – Grand Raid 73 – 73km – D+5100m
  • 01/06 – Marathon Race Lac d’Annecy – 42km – D+2500m
  • 14/06 – Verdon Xtrem Trail – 60 km – D+3250m
  • 22/06 – Trail de l’Arbresle – 25km – D+670m
  • 29/06 – Grand Duc de Chartreuse – 83km – D+4800m
  • 14/07 – Verbier Saint Bernard – abandon après 76km – D+5150m
  • 29/08 – UTMB – 165km – D+9160m
  • 14/09 – Valencin – 15km – D+200m
  • 21/09 – Trail d’Albertville  -42km – D+3600m
  • 27/09 – Nivolet Classic - 30km – D+2150m
  • 11/10 – Trail du Granier – 28,5 km – D+1100m
  • 01/11 – Nocture des Teppes – 35km – D+1400m
  • 09/11 – La Madone à Velars/Ouche – 14km – D+300m
  • 23/11 – Sainté Urbain Trail – 33km – D+900m
  • 07/12 – SaintéLyon – 71km – D+1600m
  • 14/12 – Trail Isle Barlet – 14km


J’ai parcouru en tout (courses + entrainement) : 3100 km avec 2 gros mois : juin et août.


En montée : D+ 131500 m



L’objectif de début d’année était de 3000 km en distance et D+ 100000m soit environ 60 km/sem et D+2000m/sem avec un peu de marge. Objectif largement atteint surtout en  D+.

Objectifs  2015 :

Je reste sur le même rythme qu’en 2014 en cherchant de faire + de qualité dans la quantité.
  • Objectif en distance : 3000 km
  • Objectif en D+ : 130000
Objectifs en courses :

Si je finis tout ça, l'année 2015 aura été bien remplie.